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La dernière chance
16/11/2005 13:18

La dernière chance

Si seulement il pouvait savoir quand elle arrive cette dernière chance que l’autre lui accorde avant de tourner à tout jamais…La page d’un bel amour.

Oh ! Comme il l’aurait évitée, l’erreur qui fut fatale à son cœur. Trop de personne s’imaginent que la patience est une vertu sans limite.

Trop d’Êtres en amour s’imaginent que l’autre aimera toujours en dépit de tout ce qu’ils peuvent lui faire endurer, pour ne pas dire faire souffrir.

Trop sûres d’eux, ils jouent avec le temps au nom des sentiments sans s’apercevoir que l’étincelle est à deux lueurs de s’éteindre.

Ils commettent des bévues, ils récidivent dans ce qui blesse pourtant celle qu’ils aiment tant, et ils attendent. Tels des enfants, ils croient être pardonnés de leurs fautes impunément jusqu’à la fin des temps.

Ils se disent inconsciemment : « Bah ! Il a passé l’éponge au premier hiver, il a fermé les yeux pas plus tard qu’hier ! Alors, pourquoi m’en faire ? »

Grave erreur de jugement, car vient toujours le moment où plus rien n’achètera le pardon sur lequel ils se couchent comme sur un lit de roses.

À chaque écart de conduite, c’est pourtant un pétale qui tombe de la marguerite, mais, imbus de leur pouvoir sur le cœur de l’autre, ils ne voient même pas à quel point les émotions s’allègent au fur et à mesure que le vase renverse.

La dernière chance, c’est peut-être celle qu’ils prendront demain en pensant que, une fois de plus, un tendre baiser viendra effacer les actes reprochés.

C’est si sournois, l’amour surtout quand la tolérance en a fait le tour. Il arrive donc qu’un beau matin, comme d’habitude, avec certitude, ils s’excusent encore une fois, en quête d’absolution.

Ils vont encore prétendre - ça va encore passer- qu’il sera encore en mesure de comprendre ce qu’il a trop souvent accepté.

Ils se couchent inquiets face à l’erreur commise, mais ils se croisent les doigts et ils misent encore et toujours sur le partage d’un avenir.

D’ailleurs, n’est-ce pas toujours à l’être aimé que l’on jure de ne plus jamais recommencer ? N’est-ce pas à ce cœur que l’on conte sa peine et son angoisse ?

Quand ils sentent la soupe chaude, ils implorent un dernier sursis. Et quand l’autre accepte avec un sourire empreint de bonté, ils sont fières d’échapper un « ouf ! » d’avoir gagné.

Puis, un jour, bêtement, sans avis, sans le moindre regret, l’autre leur dit que c’est fini. Ils sursautent, ils implorent, ils promettent, ils vont même jusqu’à jurer, comme d’habitude.

Mais le plus beau poème de Voltaire ne peut ramener l’être pourtant si cher.

Un bouquet de violettes, quelques larmes, deux ou trois lettres et rien, plus rien, ne ravive la terre trop mal ensemencée.

La dernière chance, c’est celle qu’ils ont prise avant que le cœur de l’autre ne s’octroie une délivrance. Ils pensaient bien que c’était l’avant dernière, mais non !

C’était la dernière et l’injure de plus, se devait d’être sa dernière prière.

Le pire dans cette histoire d’amour, c’est que l’on sait, que tôt ou tard, tout vient s’éteindre à force de mal étreindre.

C’est à jouer ainsi avec l’autre qu’ils en viennent à se perdre, eux-même.

Ils leur reprochaient sa méfiance, faute d’être capable de leur redonner confiance. Si le cœur est parfois sans issue, la bonté a ses limites.

Bien sûr, qu’elle aura aussi mal que lui, quand viendra l’heure du départ. Mais un autre cœur viendra doucement déposer un baume sur sa plaie. Et lui dans tout ça !

Triste portrait n’est-ce pas ? Parce qu’il l’aimait sincèrement ! Parce qu’il n’avait rien tenté pour sauvegarder cet être pour lequel il vivait.

Trop tard et tant pis.

C’est à jouer avec sa dernière chance que bien souvent l’on meurt, à défaut de n’avoir su protéger son bonheur !
Amicalement Barbara-benjamat

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